Par Karima Mokrani
«La lutte, seule la lutte paie», une phrase chère au défunt Osmane Redouane, un homme sincère, honnête et courageux qui n’a eu de cesse de se battre pour les causes justes. Le fondateur du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), fervent défenseur des droits des enseignants et de l’enseignement public de qualité, est décédé d’un arrêt cardiaque, il y a juste un an.
C’était le 15 décembre 2007 en plein cours au lycée Emir Abdelkader, son lycée. Il donnait un cours de français à ses élèves de troisième année secondaire lorsqu’il a été interrompu par une douleur soudaine qui l’a immobilisé sur son bureau. L’homme est parti physiquement mais ses idées, son engagement et son amour de la liberté et de la justice n’ont pas cédé. Ses camarades en restent fidèles, ces hommes et ces femmes qui ne manquent pas une occasion de réitérer leur engagement pour la poursuite de la lutte syndicale. La commémoration hier du 1er anniversaire de la disparition du syndicaliste était justement l’autre occasion de réunir ces groupes de militants afin qu’ils disent d’une même voix leur détermination pour la satisfaction de leurs revendications, les mêmes depuis la naissance du CLA en 2003. La date anniversaire de la mort du défunt est inscrite dans la mémoire. Ils en font une journée de fête : la journée nationale de l’enseignant. «Le CLA considère désormais le 15 décembre comme une journée nationale de l’enseignant», lance M. Idir Achour, membre du bureau national du CLA, à une assistance nombreuse venue au siège du MDS, sis à Telemely, à Alger, se rappeler le parcours du militant. Le représentant du CLA estime toutefois que ce n’est ni avec une date anniversaire, ni avec des larmes, ni des fleurs… qu’ils préserveront la mémoire du défunt. «Nous appelons à la mise en place d’un comité ou d’un observatoire regroupant des universitaires, des chercheurs… pour nous soutenir dans nos luttes syndicales. Des personnes qui nous aideront à trouver les bons arguments au bon moment pour faire avancer notre combat. Car il s’agit d’avancer notre combat. Ce sera la meilleure manière pour nous de rendre hommage à Redouane», dit-il avec insistance. Présent à cette rencontre avec une conférence ayant pour thème «l’école publique face aux défis de la mondialisation», M. Farid Cherbal, chercheur et maître assistant à l’USTHB et porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), a appelé à la préservation de l’enseignement public : «Notre école est menacée par la mondialisation et le néolibéralisme qui feront d’elle une marchandise au service de l’argent et du profit… Nous devons nous battre pour la défense de l’enseignement public de qualité, avec l’implication de toutes les forces de la société, pas seulement les membres de la famille éducative.»
K. M.