Le PST rend hommage à Osmane Redouane le parcours d’une légende populaire
Le Parti socialiste des travailleurs (PST) a rendu, jeudi, un hommage au grand syndicaliste et militant de toutes les causes justes, Redouane Osamane, à l’hôtel Essafir où la salle était exiguë pour contenir la foule nombreuse qui s’était déplacée du centre et du reste du pays pour témoigner sa gratitude et sa reconnaissance. Dans le hall, une magnifique exposition d’articles de la presse indépendante algérienne et étrangère a gratifié les invités. Dans son intervention, Me Hocine Zahouane a déclaré : «ll y a des gens qui encensent les morts pour enterrer les morts, l’hommage de Redouane, c’est l’hommage de la raison car elle nous permet de faire le lien entre nos existences éphémères et notre force et valeurs collectives car nous avons besoin d’appartenance et de repère identitaire. Beaucoup ne sont pas venus à cet événement. Convaincus, la discrétion de ce rassemblement est un signe de grandeur. J’ai perçu chez Redouane l’Homme qui se perd dans la passion. Vendredi 14 janvier, la veille de sa mort, je l’ai rencontré, le 15 Redouane a été surpris par la mort alors qu’il était en mission face à ses étudiants. Non, nous ne sommes pas des orphelins, son legs est immense. Il faudrait le reprendre et le suivre. Il ne faut pas laisser de côté la question des harragas et des jeunes en prison, m’a-t-il. Il a fait un bout de chemin avec eux pour la résorption de la détresse de la jeunesse». Dahou Djerbbal (historien), quant à lui, a souligné : «Le peuple algérien s’est toujours battu en 1962 contre l’expropriation sa souveraineté nationale… aujourd’hui, encore, il subit l’interdit d’occuper les espaces publics que seuls les auxiliaires de l’Etat y ont droit. Redouane Osmane a commencé le combat pour personnaliser ce que l’ensemble du peuple algérien essaye de réaliser : le droit, la liberté et l’auto-organisation du peuple. Pour Salhi Chawki, porte-parole du PST : «Notre camarade Redouane nous a quittés prématurément à l’âge de 56 ans. Membre de la direction pendant une vingtaine d’années, militant ou compagnon de route du parti, il était depuis trente ans une légende pour tous les militants du PST. Le 15 décembre dernier, c’est en légende nationale que Redouane est entré dans l’histoire. Depuis la formidable mobilisation nationale des enseignants qu’il avait animée en 2003 et 2005, il était devenu, à la tête du CLA, le porte voix le plus percutant de la protestation sociale et le propagandiste le plus efficace de l’idée syndicale. C’est un humain, tout simplement, un humain doté d’une volonté farouche. Il s’est penché aux grévistes de la faim et il les ramassés… C’est une légende syndicale, en entrant à l’inter-syndicale des travailleurs de la Fonction publique, il a réhabilité l’éveil de la conscience sociale où la lutte était son seul critère. Son programme minimum, la solidarité. Non, le CLA n’a pas eu d’agrément, le symbole du mouvement des enseignants n’a pas eu d’agrément pour mourir. Il a hissé le drapeau très haut de la contestation sociale. Il faut trouver, disait-il, une issue à la questions des harragas et résorber la détresse de la jeunesse.»
Le militants du CLA ont, eux aussi, rendu un vibrant homme pour l’Homme qui les a accompagnés et initiés, disent-ils dans une longue déclaration qui rappelle les différents procès de ces détracteurs. Ils les a initiés à dépasser le corporatisme dans la profession. Lui, le PES à qui les revendications des femmes de ménage et autres travailleurs chargés de l’administration du secteur étaient à l’ordre du jour. Car, sortir des luttes d’appareil est le seul et l’unique chemin pour une perspective syndicale. Initiés à la juridiction nationale et à la législation internationale, les enseignants du CLA ont été formés par le défunt pour une Ecole publique ouverte sur le savoir et l’esprit critique et d’analyse. Redouane refusait le démantèlement de l’école publique.
Le Cnapest, dans son allocution, a rendu à Césars ce qui appartient à Césars. Redouane Osmane a préféré la liberté de s’exprimer et d’agir. C’est une personne intègre qui a beaucoup donner aux enseignant. M. Moghni, Syndicaliste et collègue à Redouane, a exprimé toute sa gratitude à son combat syndical. Il a même rappelé au présents que Redouane est une personne sensible qui écrivait, par ailleurs, de la poésie. La Fédération des ciné-clubs dans les années 1970 et 1980, par la voix de son représentant Belkacem Meziane a tenu à rendre hommage à Redouane qui, a-t-il dit, avait beaucoup fait pour la culture algérienne et en particulier pour la condition féminine dans le ciné-club d’Alger et ceux d’Oran et ailleurs.
Le CNES, le MDS, Mme Ouzgane,
M. Bessa, l’association éstudiantine Nedjma et autres syndicalistes et hommes de l’art et la culture ont donné des témoignages vivants de Redouane Osmane, l’infatigable combattant contre l’oppression et celui qui avait été aux premiers rangs de tous les combats démocratiques et sociaux durant les trente dernières années.
26-01-2008
Houria A. |